10 janvier 2007
L'irritation est dû...
« L'irritation devant "l'accommodement raisonnable" et ses dérivés est dû_ en effet autant aux demandes qui sont faites à différentes institutions qu'aux réponses... » (Josée Boileau.)
Ainsi que nous l'avons vu hier, le participe passé du verbe devoir s'écrit dû au masculin singulier; la même règle s'applique à l'adjectif. Dû s'accorde cependant en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte; en outre, au pluriel comme au féminin, il perd l'accent circonflexe :
N'oubliez pas les égards qui lui sont dus.
Ces hausses de température sont-elles dues au réchauffement de la planète?
Dans la phrase à l'étude, ce n'est pas « l'accommodement raisonnable » qui est dû aux demandes faites aux institutions, mais l'irritation que l'on éprouve :
L'irritation [...] est due en effet...
Line Gingras
Québec
« S'accommoder » : http://www.ledevoir.com/2007/01/03/126233.html
02:31 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
09 janvier 2007
J'ai venu, j'ai vu, j'aurais du
« Il y a des rétrospectives plus douloureuses que d'autres pour un chroniqueur politique. Celle de 2005 avait été particulièrement mortifiante. Imaginez, je n'avais venu venir ni la chute de Bernard Landry ni l'effondrement de l'empire libéral à Ottawa. » (Michel David.)
Mortifiant...
* * * * *
« Depuis la fondation de l'ADQ, j'ai du enterrer Mario Dumont une bonne demi-douzaine de fois. »
Au masculin singulier, le participe passé du verbe devoir prend un accent circonflexe :
... j'ai dû enterrer Mario Dumont...
Line Gingras
Québec
« Mea-culpa » : http://www.ledevoir.com/2007/01/09/126805.html
02:24 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
08 janvier 2007
Les sans-abris ou les sans-abri?
« Dès qu'approche le temps des Fêtes, les sans-abri et tous les mal-logés de France font les manchettes des médias. » (Christian Rioux.)
Dernière phrase du même article :
« Onze ans plus tard, les dites "réquisitions" se sont avérées impraticables et le nombre de sans-abris n'a guère diminué. »
Le Petit Robert et le Multidictionnaire donnent sans-abri pour un nom invariable :
L'hiver est très pénible pour les sans-abri. (Multidictionnaire.)
... un îlot insalubre où les sans-abri dormaient dans des cartons. (Queffélec, dans le Petit Robert.)
Le Hanse-Blampain, après avoir consigné un ou des sans-abri, apporte la précision suivante : « Les Rectifications de l'orthographe proposent de marquer le pluriel en mettant [...] un s au deuxième élément : des sans-abris... »
Quelle que soit la graphie que l'on adopte, il faut s'y tenir à l'intérieur d'un même texte.
Line Gingras
Québec
« Le logement est-il un droit? » : http://www.ledevoir.com/2007/01/04/126388.html
02:00 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
07 janvier 2007
L'esprit ou l'initiative?
« À la vitesse à laquelle évoluent les mœurs et les nouvelles techniques de reproduction, l'esprit d'initiative des cours peut devenir préoccupante... » (Manon Cornellier.)
Bien entendu, il peut arriver qu'une initiative soit préoccupante. Cependant, il est question dans cette phrase non pas d'une initiative en particulier, mais de l'esprit d'initiative. Le noyau de cette expression, c'est esprit; le complément initiative, non actualisé parce que non précédé d'un article ou d'un autre déterminant, joue un peu le rôle d'un adjectif qualificatif. C'est donc avec esprit que doit s'accorder l'attribut, préoccupant.
Line Gingras
Québec
« Mamma mia! » : http://www.ledevoir.com/2007/01/06/126607.html
01:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
06 janvier 2007
Elle s'est plaint
« Le Canada et les États-Unis se sont entendus vendredi dernier sur le retour de Myriam Bédard au Québec pour faire face aux accusations criminelles qui pèsent contre elle. L'athlète s'est par la suite plaint_ de la lenteur des autorités canadiennes dans les démarches de rapatriement. » (PC.)
Le participe passé du verbe se plaindre, nous dit Marie-Éva de Villers, s'accorde avec le sujet du verbe :
Ils s'étaient plaints du retard. (Multidictionnaire.)
Elles se sont plaintes à leur maman. (Hanse-Blampain.)
Dans la phrase qui nous occupe, le sujet du verbe est le nom athlète, féminin parce qu'il désigne une femme :
L'athlète s'est par la suite plainte de la lenteur des autorités canadiennes...
Line Gingras
Québec
« Myriam Bédard est de retour au Québec après 13 jours en prison aux USA » : http://www.ledevoir.com/nouvelles-en-continu.html#ID:2386...
02:01 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
05 janvier 2007
Entre la poire et le dessert
« Ne me demandez pas pourquoi, entre la poire et le dessert, j'ai évoqué Monsieur Jourdain et sa célèbre propension à faire de la prose sans le savoir. » (Christian Rioux.)
Je soupçonne qu'on a voulu employer la locution entre la poire et le fromage, qui signifie « à la fin du repas, quand les propos deviennent moins sérieux » (Petit Robert), « au dessert, quand les propos sont plus libres » (Multidictionnaire) :
L'histoire continue et dit que le maréchal Molitor (...) invita son curé à dîner, et (...) entre la poire et le fromage il lui raconta naïvement les conseils qui lui avaient été donnés. (Delécluze, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Québec
« Monsieur Jourdain » : http://www.ledevoir.com/2007/01/05/126455.html
03:44 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 janvier 2007
Qui donc?
« ... après quoi il a dit qu'il entendrait la requête pour remise en liberté que présenterait alors ses avocats. » (Alexandre Shields.)
Qui donc va présenter la requête, à votre avis?
Line Gingras
Québec
« Myriam Bédard sera rapatriée aujourd'hui » : http://www.ledevoir.com/2007/01/04/126343.html
01:15 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
03 janvier 2007
Avoir le beau jeu
« Le premier ministre Jean Charest a eu le beau jeu en répliquant que la firme Moody's venait tout juste de relever d'un cran la cote de crédit du Québec après l'avoir augmentée en juin dernier. » (Robert Dutrisac.)
Aucun des onze ouvrages consultés ne donne l'expression figurée avoir le beau jeu. On relève par contre avoir beau jeu, qui signifie « se trouver dans des conditions idéales pour faire quelque chose » (Multidictionnaire). Cette locution peut être suivie, d'après le Lexis, de la préposition de ou pour (introduisant un infinitif) :
Ils ont beau jeu de nous faire croire n'importe quoi. (Multidictionnaire.)
On aurait beau jeu de répondre que plus d'un seigneur a dû jadis son fief aux sacs d'écus d'un père usurier. (Bernanos, dans le Lexis.)
Comme les Danton, les Robespierre, les Marat dormaient en paix, les soldats allaient avoir beau jeu. (Erckmann-Chatrian, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
On aurait pu écrire, il me semble :
Le premier ministre Jean Charest a eu beau jeu de répliquer...
Line Gingras
Québec
« Une accusation qui tombe à plat » : http://www.ledevoir.com/2006/11/15/122884.html
04:56 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
02 janvier 2007
Adversité
« En lui confiant le poste de chef adjoint, M. Dion prend modèle sur le comportement adopté par Jean Chrétien envers Paul Martin au lendemain du congrès qui l'avait élu chef en 1990. Néanmoins, l'adversité entre les deux hommes devait persister et même s'accentuer. » (Bernard Descôteaux.)
Adversité s'emploie dans la langue littéraire, au sens de « Sort contraire, circonstances malheureuses (deuil, revers de fortune, etc.) s'imposant comme une épreuve à subir ou à surmonter » (Trésor de la langue française informatisé) :
Il est possible d'être homme même dans l'adversité. (Sartre, dans le Petit Robert.)
J'ai su payer par des années d'adversité quelques erreurs de jeunesse. (Cendrars, dans le Lexis.)
Je suis fait ainsi : l'infortune me séduit, l'adversité m'attire. (Sandeau, dans le Trésor.)
Mais je constate [...] que dans l'adversité, ou du moins dans les grandes circonstances de la vie, chacun de nous trouve dans l'Église son plus parfait bien-être. (Barrès, dans le Trésor.)
D'après les résultats de mes recherches, ce nom, synonyme de « malheur », « malchance », « infortune », ne s'applique pas à la situation de personnes qui s'opposent comme adversaires. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu parler de rivalité ou d'antagonisme.
Line Gingras
Québec
« Des premiers pas incertains » : http://www.ledevoir.com/2006/12/22/125660.html
04:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 janvier 2007
Se souvenir + infinitif
« ... je me souviens avoir regardé le passage du chanteur Corneille à l'émission de Véronique Cloutier... » (Bruno Guglielminetti.)
« Je me souviens avoir talonné sans succès Robert Charlebois, à deux semaines du référendum de 1995, pour lui arracher une déclaration sur la souveraineté. » (Christian Rioux.)
Le verbe se souvenir, lorsqu'il a pour complément un nom ou un pronom, s'emploie avec la préposition de :
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
(Verlaine, Chanson d'automne.)
N'est-ce pas la même chose s'il est suivi d'un infinitif?
Je trouve en effet un bon nombre d'exemples où l'infinitif complément est précédé de la préposition :
Nous nous souvînmes de n'avoir regardé qu'imparfaitement. (Baudelaire, dans le Petit Robert.)
Je ne me souviens pas d'avoir cueilli ces fleurs. (Duras, dans le Lexis.)
Martine se souvenait d'être descendue de voiture. (Simenon, dans le Colin.)
Je me souvenais bien d'avoir quelque chose à te dire... (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le tour sans préposition, dans lequel le Colin, le Girodet et le Trésor voient une analogie avec se rappeler, serait à éviter dans la langue surveillée, selon Girodet. J'en ai relevé cependant plusieurs exemples, tous avec un infinitif passé, dans les dix ouvrages consultés; Hanse et Blampain ne critiquent pas cette construction, qu'ils donnent pour fréquente :
... je me souviens avoir emprunté mon texte au prophète Isaïe... (Marrou, dans le Trésor.)
Il ne doit pas se souvenir nous avoir dit qu'elle demeurait à deux kilomètres de là. (Proust, dans le Colin.)
Je me souvins l'avoir regardé de la véranda. (Green, dans le Petit Robert.)
Les deux phrases à l'étude, où se souvenir est suivi directement d'un infinitif passé, sans de, sont donc correctes.
Line Gingras
Québec
« Technologie - La télévision, sans téléviseur » : http://www.ledevoir.com/2006/05/23/109745.html?338
« Perspectives - Le parler "vrai" de Jean Charest » : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://www.ledevoir.com/2006/07/11/113415.html?338
03:30 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
31 décembre 2006
Soumettre que
« ... on peut soumettre que le commentaire est, comment dire, légèrement exagéré. » (Jean Dion.)
D'après le Trésor de la langue française informatisé, soumettre peut signifier notamment « Présenter à l'avis, au jugement, à la décision (de quelqu'un dont on reconnaît l'autorité) » :
Cette question a été soumise au comité. (Multidictionnaire.)
[Flaubert] se prit d'affection pour moi. J'osai lui soumettre quelques essais. (Maupassant, dans le Petit Robert.)
Vous comprendrez que je ne puisse envisager de soumettre l'« Espoir » à votre censure. (Beauvoir, dans le Lexis.)
Aucun des sept ouvrages qui m'ont été utiles, toutefois, ne reçoit ce verbe, suivi d'une proposition conjonctive introduite par que, au sens de « faire observer », « affirmer », « soutenir », que possède l'anglais to submit (voir le Meertens et le Robert & Collins Super Senior pour d'autres équivalents). Le Colpron signale comme fautifs les exemples suivants :
Le comité a soumis que la question demandait une étude sérieuse (= a allégué, est d'avis).
Je soumets que l'accusé n'avait pas d'intentions délictueuses (= prétends).
Line Gingras
Québec
« Du gros hockey » : http://www.ledevoir.com/2006/12/30/126094.html
01:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme
30 décembre 2006
Faire le pari que + indicatif ou subjonctif
« La démocrate chrétienne fait aussi le pari que le successeur de Jacques Chirac, qui sera élu en mai, puisse susciter l'adhésion à cette formule constitutionnelle... » (Christian Rioux.)
D'après le résultat de mes recherches, l'expression faire le pari que, comme parier que, est suivie de l'indicatif (ou d'un conditionnel ayant valeur de futur du passé) :
Je te fais le pari qu'il sera là demain. (Petit Robert.)
J'ai fait le pari que notre équipe gagnerait [...] (Multidictionnaire.)
Dans dix mille ans d'ici, je vous fais le pari que cette guerre [...] sera complètement oubliée... (Céline, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je parie qu'il réussira. (Hanse et Blampain.)
Il avait parié avec son frère que leur amie ne viendrait pas. (Hanse et Blampain.)
Je parie qu'il a oublié de lui téléphoner. (Lexis.)
Moi, je te parie que la première chose qu'il verra en entrant, c'est cette cendre sur le tapis. (Mauriac, dans le Trésor.)
Dans la phrase à l'étude, il aurait fallu à mon avis le futur simple de l'indicatif :
La démocrate chrétienne fait aussi le pari que le successeur de Jacques Chirac, qui sera élu en mai, pourra susciter l'adhésion à cette formule constitutionnelle...
Line Gingras
Québec
« Éclaircie à l'horizon » : http://www.ledevoir.com/2006/12/29/126063.html
06:45 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
29 décembre 2006
Avoir confiance de + infinitif
« Plus tôt, l'avocat américain de Bédard, Kevin McCants, avait indiqué que la médaillée d'or croyait être victime d'une injustice et qu'elle avait confiance d'être innocentée. » (PC.)
On peut avoir confiance en quelqu'un, en quelque chose, dans certaines personnes, dans certaines choses :
Avoir confiance en soi. (Lexis.)
Elle avait confiance en lui et lui inspirait confiance. (Maurois, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Elle a confiance en l'avenir. (Multidictionnaire.)
J'ai confiance en Dupont, en Dieu, en lui, en ou dans mon directeur, en ou dans vos capacités, en ou dans cet homme, en ou dans un remède, dans la capacité de mes collaborateurs. (Hanse et Blampain.)
Avoir confiance dans les médecins. (Petit Robert.)
Cependant, je n'ai trouvé le tour avoir confiance de + infinitif dans aucun des douze ouvrages consultés. Je proposerais plutôt :
... et qu'elle avait bon espoir d'être innocentée.
Line Gingras
Québec
« Myriam Bédard demeurera incarcérée aux États-Unis au moins jusqu'à vendredi » : http://www.ledevoir.com/nouvelles-en-continu.html#ID:2496...
05:20 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
28 décembre 2006
Où il est question du satellite Corot
« N'empêche que la France et ses partenaires sont fiers de cette belle "récupération" d'un instrument qui, au départ, avait une tout autre vocation. Ils sont d'autant plus fiers qu'ils auront été les premiers à lancer Corot, avant que les États-Uniens ne puissent lancer leur dernier-né, Kepler, dont le lancement est prévu en 2008. » (Lisa-Marie Gervais.)
La France et ses partenaires auront été les premiers à lancer Corot - faut-il comprendre qu'il y aura d'autres lancements du même satellite, effectués par d'autres pays? Je crois qu'on a voulu dire plutôt :
... Ils sont d'autant plus fiers qu'ils auront devancé les États-Unis, dont le dernier-né, Kepler, doit être lancé en 2008.
Line Gingras
Québec
« Le satellite Corot à la chasse aux exoplanètes » : http://www.ledevoir.com/2006/12/28/125989.html
03:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 décembre 2006
Sa sortie ont rejoint...
« Sa sortie sur les abus de l'accommodement raisonnable ont rejoint les préoccupations d'une bonne partie de la population. » (Michel David.)
Qu'est-ce qui a rejoint les préoccupations d'une bonne partie de la population? Sa sortie sur les abus de l'accommodement raisonnable. Accommodement raisonnable est complément du nom abus; et sur les abus de l'accommodement raisonnable se rattache au nom sortie, noyau du groupe sujet, qui détermine l'accord du verbe : a rejoint.
Line Gingras
Québec
« Bulletin de l'opposition » : http://www.ledevoir.com/2006/12/16/125106.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
26 décembre 2006
Courrez, courrez...
« Vœu pieux des Fêtes aux familles : courrez plutôt dehors capturer au lasso quelques flocons nostalgiques des Noëls d'antan et laissez les jeunes amants mourir sans vous. » (Odile Tremblay.)
À l'impératif, le verbe courir s'écrit avec un seul r. Il en prend deux, par contre, au futur simple :
Courez, courez / Vite si vous le pouvez... (Guy Béart, L'eau vive.)
Demain il sera encore temps : vous courrez tous au bois d'Ormonde, si vous y tenez tellement.Line Gingras
Québec
« Annus horribilis » : http://www.ledevoir.com/2006/12/23/125724.html
02:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
25 décembre 2006
Prendre relâche
« Le Blise prend donc relâche jusqu'au 2 janvier, à moins que... » (Lise Ravary.)
J'ai trouvé curieux cet emploi de la locution prendre relâche, que je ne connaissais pas. Spontanément, j'aurais utilisé faire relâche :
Le théâtre fait relâche tous les lundis. (Multidictionnaire.)
Beaucoup de salles de spectacle font relâche au mois d'août. (Lexis.)
Le Multidictionnaire et le Lexis donnent cependant l'expression prendre un peu de relâche.
Enfin, le Trésor de la langue française informatisé admet la locution prendre relâche, avec à l'appui une citation d'Alain :
Je prends relâche, je repose mes yeux, je rêve à d'autres choses, je me remets à neuf.
Line Gingras
Québec
« J'ai enfin un toit pour Noël » : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
03:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, blog de journaliste
24 décembre 2006
Le pluriel de grand-mère
« La jeune femme a décidé de passer les fêtes de Noël auprès de sa famille après la mort récente de ses deux grand-mères, précise le journal. » (Agence France-Presse.)
« Pourquoi un père Noël lorsqu'on a quatre grands-pères, quatre grands-mères et leurs lignées respectives, ce qu'on pourrait qualifier de pactole familial. » (Denise Bombardier.)
Le Trésor de la langue française informatisé, à l'instar du Dictionnaire de l'Académie (j'ai vu la version informatisée de la neuvième édition), reçoit seulement le pluriel grand-mères :
Des histoires de grand-mères. (Académie.)
Je n'ai trouvé là que deux ou trois vieilles grand-mères. (Littré, dans le Trésor.)
C'est la plus fraîche des grand-mamans, encore blonde et déjà grassette. (Amiel, dans le Trésor.)
Le Multidictionnaire admet à la fois grands-mères et grand-mères.
Hanse et Blampain font observer qu'il serait logique d'écrire des grands-mères, « puisqu'on écrit : des grands-pères et que l'apostrophe est supprimée dans grand-mère ». Ils ajoutent : « On peut certes écrire des grand-mères, mais nous conseillons nettement des grands-mères, des grands-places, des grands-messes. »
Le Lexis et le Petit Robert font tous deux varier l'adjectif au pluriel :
Du temps de nos grands-mères.
J'opterais personnellement pour la graphie grands-mères.
Line Gingras
Québec
« L'amie de cœur du prince Wiilliam [sic] décline une invitation royale » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061216/CPINSOLITE/612...
« Nostalgie » : http://www.ledevoir.com/2006/12/23/125778.html
01:50 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
23 décembre 2006
Suprêmatie
« Leur volonté de consacrer l’absolue suprêmatie de la culture américaine. » (Pierre Assouline.)
D'après le Petit Robert, le Lexis et le Multidictionnaire, on écrit suprême, et cependant suprématie :
Il détestait l'état d'esprit qui place l'homme sous la suprématie de l'infirmité féminine. (Montherlant.)
Line Gingras
Québec
« Wanted : "Blitcons" » : http://passouline.blog.lemonde.fr/2006/12/14/wanted-blitc...
00:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, blog de journaliste
22 décembre 2006
Plier bagages ou plier bagage?
« Mais voilà, si les Américains plient bagages... » (Serge Truffaut.)
Plier bagage est une locution figurée qui signifie « partir », selon le Petit Robert et le Multidictionnaire :
Les touristes plient bagage. (Petit Robert.)
D'après le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, il s'ajoute une idée de hâte, de fuite même. Les cinq ouvrages que j'ai consultés - à l'article « bagage » - consignent l'expression au singulier; le Trésor donne cependant, sans explications, un exemple où bagage est au pluriel :
Je prierai notre hôte de plier bagages et de déguerpir! (Bernstein.)
Ce dictionnaire signale aussi l'emploi de l'expression, dans la langue familière, au sens de « mourir » :
Je ne vais pas tarder à plier bagage. Faites-moi donc la grâce de me laisser mourir ici en paix. (Morand.)
On ne commettrait certes pas une faute grave en utilisant le pluriel. Mais je vous conseillerais quand même de suivre l'avis de Marie-Éva de Villers : « Dans cette expression, le nom s'écrit au singulier. »
Line Gingras
Québec
« La mise en garde » : http://www.ledevoir.com/2006/12/15/124961.html
04:11 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
21 décembre 2006
De bonne augure
« "... une augmentation des dépenses durant cette période est de bonne augure pour les commerçants", estime David Ades, premier vice-président de Solutions Moneris. » (PC.)
Marie-Éva de Villers attire l'attention sur le genre masculin du nom augure :
Ces résultats sont de bon augure, de mauvais augure. (Multidictionnaire.)
Un heureux augure. (Hanse et Blampain.)
Oiseau de bon, de mauvais augure. (Petit Robert.)
Le suintement rouge du ciel à l'horizon lui parut d'un si funèbre augure qu'il referma la croisée. (Barrès, dans le Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« En bref - Tchik-a-tchik » : http://www.ledevoir.com/2006/12/20/125452.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse